Un peu d’histoire…
Plutôt que de vous raconter l’histoire en suivant une stricte chronologie, nous avons confié la rédaction de la page « histoire » à un membre de l’association. Remonté comme un zébulon, il est parti à la rencontre de nos fondateurs pour recueillir leurs précieux témoignages et vous faire entrer dans les coulisses de l’association. Rétrospective en 757 mots.
Avant aujourd’hui, c’était hier
Aujourd’hui, quand vous pensez aux Restons Calmes ! (Dans la dignité), vous avez forcément en tête des matchs à la Halle des Chartrons avec patinoire, maillots, musiciens et lumières, le tout devant 300 personnes. Vous avez en tête plein d’images nous concernant, mais les événements à la Halle ne sont qu’une partie de la vie de l’association. Chaque spectacle est un événement, une grande fête, qui mobilise plus de 30 personnes à la fois bénévoles, comédiens et musiciens. Mais ça, c’est la fin de l’histoire, l’aboutissement, l’aujourd’hui. Et avant ? C’était comment ?
En 2003, à Bordeaux, l’improvisation était embryonnaire. Un terrain presque inconnu avec plein d’espace à prendre. Une sorte de « Conquête de l’Ouest » s’ouvrait à quiconque aurait eu le courage de braver l’inconnu. Quelques courageux, nos pères et mères fondateurs, firent un premier pas de pionniers, fait d’ateliers entre étudiants, d’évènements en pyjama (!) et de tournois entre copains à l’université. De cette époque, nous gardons le souvenir de la PIBALLE, premier regroupement d’improvisateurs qui organisa le TITANIC (Tournoi d’Improvisation Théâtrale Amateur Nerveux Inspiré et Créatif) qui malgré un nom peu propice à la flottaison ne fit pas couler le groupe, bien au contraire ! Le noyau dur des futurs Restons Calmes était né : il restait juste à en définir le « comment on va faire ? ».
Baptiser l’association ou comment nous avons échappé au pire
Septembre 2005. L’école a repris, comme tous les ans, et Chirac est encore Président de la République. Il vient d’encaisser le « non » au referendum pour la Constitution Européenne. C’est à ce moment-là que nous sommes nés. Et c’est à ce moment là qu’il a fallu choisir un nom pour le bébé entre :
- Ils foncent droit sur nous
- Le pélican n’est pas mort
- A usage unique
- Restons Calmes ! (Dans la dignité)
Vous auriez choisi quoi ? Ouais, vous avez raison, nous aussi. C’est vrai que le nom « A usage unique », ça fait un peu consommable de petite qualité. Puis « le pélican n’est pas mort », on dirait un message codé annonçant le débarquement des Alliés en Normandie.
Article 1 : « Promouvoir l’improvisation théâtrale sous toutes ses formes »
Vint le moment du premier match. A la Maison Basque. Et vint le moment décisif de la rencontre avec Pierre Martineau, premier maître de cérémonie de l’Histoire de l’Improvisation qui le resta de nombreuses années à la LNI (Ligue Nationale d’Improvisation du Canada). Avec sagesse et chaleur, il nous a guidé dans l’aventure : « il faut apprendre à jouer premier degré », « il faut respecter le décorum », « il faut chasser les éléments qui nuisent à la construction ». Ses enseignements sont restés gravés dans les esprits calmes et dignes que nous sommes et fait partie de notre association au même titre que les statuts.
Depuis, vous nous avez peut-être vus à Toulouse en 2006, si vous étiez nés, pour le premier déplacement contre la LUDI. Vous nous avez peut-être aperçus à Léognan pour le festival Leoska, la même année. Puis aussi la saison suivante, au BT59 à Bègles pour l’expérience LICALM en étroite collaboration avec la Licoeur.
« L’improvisation est un sport extrême »
Les JO, c’est tous les 4 ans. La comète de Halley passe tous les 76 ans. Alors que notre festival « Exigeons l’impRossible » vous pouvez le voir tous les ans depuis 2008. Tout commence en général avec une première édition. Mais nous, on a commencé avant. Car les archives calmes et dignes relatent d’une édition de 2006. A l’époque, on regardait encore l’extérieur de la Halle des Chartrons en n’ayant aucune idée de l’intérieur. C’est au Son’art que nous avions organisé un premier festival expérimental avec comédiens, plasticiens, danseurs et musiciens, désormais connu sous le nom d’édition « zéro ».
Au détour d’une heureuse rencontre avec la Mairie de Bordeaux, on nous dit alors « On veut bien vous laisser la Halle des Chartrons pendant une semaine, mais il faut qu’il s’y passe des choses !« . C’était en 2008. Depuis, le Festival dure 4 jours, tous les ans. Et il s’y passe des choses. Plein. Tous les ans, nous y organisons aussi un week-end d’impro en octobre et quelques matchs avec la LIQA, ligue québécoise, en avril.
Parfois, nous investissons aussi Blanquefort pour distiller l’impro en dehors de Bordeaux avec le soutien de l’ABC. Depuis 2007, ils nous ont permis d’accueillir le CAFCA (Championnat Amateur Français Complètement Amical) et d’expérimenter de nouvelles formes comme le catch et le Deus Ex Machina.
Depuis 2009, nous avons établi notre QG aux Lectures Aléatoires, un bar scène, rue des Augustins. Au moins un mercredi par mois, nous envahissons la scène avec bonheur. C’est un lieu riche de souvenirs et de rencontres avec vous. Et pourvu que ça dure.